Convaincu qu’il est nécessaire de reconsidérer les systèmes culturaux afin de mieux les adapter à notre environnement, Marc-Antoine cultive la Pompadour Label Rouge dans ses terres sablonneuses de la Baie de Somme. Une pomme de terre qu’il travaille avec passion et attention, pour proposer un produit d’une grande qualité gustative. Issu d’une famille d’agriculteurs, il transmet aujourd’hui son amour des petites variétés aux futures générations.
Marc-Antoine, 50 ans, travaille en association avec ses cousins et amis, dans leur exploitation familiale de 800 hectares où on y bine, sème, plante et récolte betteraves sucrières, légumes de plein champs (petites carottes), flageolets, oignons, lin (textile), blé, céréales et surtout, les pommes de terre, dont la Pompadour Label Rouge.
Installé dans la ferme familiale, Marc-Antoine s’est laissé séduire par cette variété aux qualités gustatives exceptionnelles. Néanmoins, il reconnaît qu’il faut y être attentif. La Pompadour Label Rouge est une variété très exigeante. Plantée début avril dans les terres sablonneuses du littoral, ce qui lui donne ce petit goût de terroir, elle est très sensible au manque ou à l’excès d’eau, aux chocs et au mildiou. Et pourtant, il y est attaché et espère transmettre à la nouvelle génération sa passion pour cette petite variété. Une génération qui, il l’espère, perpétuera la tradition. « Il faut être passionné pour cultiver cette variété, beaucoup de producteurs jettent l’éponge tant elle est difficile à produire. Il faut avoir beaucoup de volonté, aller jusqu’au bout des choses » nous confie-t-il.
« L’agriculture, c’est comme une mandoline. Il faut savoir tirer sur les bonnes cordes pour en extraire le meilleur » affirme Marc-Antoine. Placer la tradition et le goût avant le productivisme, voici le credo de ce producteur passionné, qui apprécie bien volontiers ce petit tubercule cuit à l’eau, avec un filet d’huile d’olive et du gros sel. Chez Marc-Antoine, pas de langue de bois et pas de discours mystique, mais des actes. À Noyelles-sur-Mer, en bordure de la Baie de Somme, cet agriculteur œuvre en faveur de l’agroécologie. « Depuis une dizaine d’années, il a fallu s’adapter, réduire notre impact sur l’environnement » nous confie-t-il. C’est pourquoi, sur l’exploitation, de multiples initiatives ont été prises afin de favoriser la biodiversité. Le producteur pense qu’un bon agriculteur est un agriculteur qui doit être acteur de l’espace rural et qui doit adapter ses systèmes culturaux à l’environnement. C’est pour répondre à cette urgence écologique que depuis déjà 2 générations, ils plantent des kilomètres linéaires de haies bocagères.
« Il faut au moins 4 ans pour que les haies jouent leur rôle » affirme Marc-Antoine. Aujourd’hui, ce sont au total 12 kilomètres linéaires qui bordent les champs du producteur. Les haies sont importantes pour la biodiversité, elles contribuent à protéger les cultures, à améliorer les sols, tout en servant d’abris aux oiseaux et autres espèces animales, favorisant ainsi leur reproduction. Mais les actions en faveur de la biodiversité, que mènent l’agriculteur et ses associés, ne s’arrêtent pas à la plantation de haies. Sur leur exploitation, on y trouve des agrainoirs et des nichoirs pour rapaces nocturnes. Il y a aussi une colonie d’hirondelles, ayant élu domicile dans un de leurs bâtiments. Enfin, c’est avec fierté qu’il nous parle de l’Asinerie du Marquenterre, une ferme pédagogique qu’il a co-fondée.